Michel Leconte
Comme les disciples du baptiste, Jésus se tenait à distance du culte sacrificiel du Temple qui est pour lui, avant tout un lieu de prière. Les évangélistes ne nous montrent jamais Jésus en train de sacrifier au Temple. Il ne fréquentait pas les ecclésiastiques de son temps, et la façon dont il en parle en dit long… Dans la parabole du bon samaritain, Jésus met en scène un lévite et un prêtre. Ce n’est pas à leur avantage car l’un et l’autre passent leur chemin sans porter secours au blessé. Bien plus, Jésus loue le geste du samaritain, c’est-à-dire d’un homme qui rejetait le Temple de Jérusalem.
C’est aussi le cas des vendeurs chassés du Temple. Jésus ne veut pas mettre fin à un commerce abusif, mais il met en cause le culte sacrificiel et empêche tout achat, allant jusqu’à jeter les objets du culte (Mc 11, 15). Jésus élimine la valeur du temple et donc de toute organisation religieuse construite pour faire croire aux gens qu’ils ont besoin d’elle pour se mettre en relation avec Dieu afin d’obtenir faveurs, protection et salut.
Ni sacrifice ni confession ne sont nécessaires pour le pardon des péchés. Désormais, on ne rencontre plus Dieu dans un temple ou dans une église par le moyen de l’observance de préceptes, de rites, de sacrifices ou des formules de prières, Dieu est présent partout et surtout dans le cœur de tout humain.
Le sanctuaire construit par Dieu, c’est le cœur de l’homme. Cette prise de position radicale de Jésus à l’égard du Temple et de ses prêtres lui vaudra la haine de ses hiérarques ; ce sera l’un des motifs de sa condamnation à mort.
Croire en liberté 